








Une traduction de ce genre vaut comme le négatif de l’oeuvre: elle est sa trace creusée dans la langue qui la reçoit. Ce qu’elle délivre, ce n’est ni sa transcription ni son équivalent, mais la marque vide, et pour la première fois indubitable, de sa présence réelle.
En cette vaste baie qui a déchiqueté les rives de notre langage, L’Énéide elle-même scintille. Entre les mots qu’elle disperse et rassemble, elle est déesse fuyante et chasseresse, la Diane au bain racontée ailleurs par Klossowski, l’Artémis nue, surprise, plongeante et acharnée qui fait lacérer par ses chiens l’impudent dont le regard n’a pu rester silencieux. Elle déchire amoureusement la prose qui tout à la fois la poursuit et s’offre à elle dans « un si funeste désir ». Michel Foucault
Ce sont les mots qui prennent une attitude, non pas le corps; qui se tissent, non pas les vêtements; qui scintillent, non pas les armures; qui grondent, non pas l’orage; qui menacent, non pas Junon; qui rient, non pas Cythérée; qui saignent, non pas les plaies. Pierre Klossowski
Les n°10 et n°10 bis ont été présentés en marge de DEHORS, Contemporary Art Window, lors de l’exposition Rome, chapitre 4. Voir 6 avril 2021.
Suite 7, 2020, impression digitale, 20 pp., 21 x 24 cm.
(D’un amour, l’autre. De Lisbonne des années encore fascistes au Lisbonne d’aujourd’hui. De deux de mes meilleurs amis, depuis le début des années 70, aux amis communs d’aujourd’hui. Ce Suite est aussi signe de ce qui ne se dit pas. M.A.)
Suite 1, 2017, impression digitale, 24 pp., 21 x 24 cm.
Cesare Pavese, Dialogues avec Leuco, extrait, p.3.
Tête féminine, art romain, Arles, p.5.
Suite 4, 2019, impression digitale, 26 pp, p. 17.